Conférence de presse du samedi 5 avril 2003
 


J’avais annoncé mon intention de faire une conférence de presse après chaque conseil municipal afin de donner aux Orangeois des détails complémentaires sur des dossiers particuliers.

Lors du dernier conseil municipal du 26 mars 2003 ont été abordés les dossiers principaux suivants : 

budgets primitifs de l’eau et de l’assainissement

fixation des quatre taxes directes locales 

extension du parking de la salle des fêtes (ex parking Mac Do) 

Lors de cette séance ni les adjoints ni le Maire n’ont été capables de répondre à des questions simples que je posai au sujet du budget principal et du budget annexe de l’eau. Cette absence totale n’est pas passée inaperçue aux yeux de tous. 

Après le compte-rendu de la Provence paru le samedi 29 mars, le Directeur de la Communication de la ville, André Yves Beck s’est fendu d’un de ses charmants opus vénéneux visant à me faire passer pour une demeurée, ceci pour effacer la mauvaise prestation des élus.

Cette conférence de presse fera donc également office de droit de réponse ; 

Baisse des 3 taxes directes de la Ville

Cette baisse est plus que symbolique ce qui est en totale contradiction avec les déclarations de J. Bompard qui vilipende constamment le principe de l’impôt et qui s’est fait le parangon des gestionnaires en matière de maîtrise de l’impôt.

Las, il est plus facile de dire que de faire.

Après un gel de deux années de baisse des impôts sous des prétextes fallacieux : passage à l’Euro (une étude de la banque européenne établit à + 2,5% l’incidence du passage à l’Euro, on est loin des 12 % mis en avant par J. Bompard), et l’incidence du passage aux 35 heures (0 embauche en Mairie à cette occasion et, au contraire, 25 personnes en moins en 2002)

Piégé par ses propres déclarations, le Maire condescend à une micro baisse d’impôts de 0,50 %, en essayant de nous faire croire que c’est un effort considérable sur le budget. Je suis même étonnée qu’il n’ait pas invoqué la guerre en Irak pour justifier cette micro baisse ! Comment le pourrait-il lorsque l’on aligne les chiffres ?

Que l’on en juge : L’incidence réelle de cette baisse sur le produit de ces taxes entre 2001 et les prévisions de 2003 est de :

Habitation, foncier bâti, foncier non bâti :

Compte administratif 2001 = 7, 4 M Euro

Budget prévisionnel 2002 = 7,57M Euro

Budget prévisionnel 2003 = 7,86M Euro soit + 6,2% entre 2001 et 2003

Compte administratif 2001 = 7M Euro

Budget prévisionnel 2002 = 7,44M Euro

Budget prévisionnel 2003 = 8,36M Euro soit +19,4%

Taxe professionnelle

Augmentation de la taxe professionnelle

Nous constatons une constante augmentation du produit des taxes.

L’effort d’assainissement des finances publiques de la Ville pourrait être poursuivi.

Mais les travaux engagés, qui doivent permettre d’assurer les futures élections du clan Bompard, interdisent la mise en œuvre de cette politique.

A propos des 18M Euro d’investissement

J.Bompard s’enorgueillissait en séance de ce que la Ville d’Avignon ( 90 000 habitants )n’investissait que 22M Euro alors qu’Orange ( 28 000 habitants) prévoyait 18M Euro de travaux. 

L’analyse de ces affirmations donne les résultats suivants :

Le chiffre de 18M Euro comprend en fait :  

7M Euro de restes à réaliser de l’année dernière (travaux prévus non faits), il y en avait 5M Euro en 2002.

11M Euro prévus pour l’année 2003, il y en avait 9M Euro l’année dernière.

Le global de l’investissement annoncé (14M Euro en 2002 et 18M Euro en 2003) correspond aux propositions de l’année N auxquelles l’on rajoute les restes à réaliser de l’année N-1.

Plusieurs constats :

Au plus on augmente la prévision des travaux, au plus les restes à réaliser (travaux non faits) augmentent

Dans la liste des travaux présentée au débat d'orientation budgétaire 2003 que trouve-t-on ?

Dans les domaines Culturel, Social, Sportif et Éducation : même travaux qu’au débat d'orientation budgétaire 2002

Dans le domaine de la Voierie : trois chantiers reportés de l’année 2002.

Tout laisse donc à penser que dans les travaux prévus pour 2003 sont sur-comptabilisés des travaux non réalisés, déjà prévus en 2002, ce qui permet d’obtenir un gonflement artificiel des investissements.

Ceci corrobore bien le constat de la cour des comptes : investissements réalisés à 50 % en moyenne, cela dure depuis 8 ans, mais réalisation des emprunts correspondant à 100 %.

En faisant des raccourcis des esprits chagrins pourraient arguer que l’anormalement gros fond de roulement de la Ville est en fait constitué, indirectement par les emprunts.

Effet d’annonce donc. Mais je tiendrai les Orangeois au courant. 

Budgets de l’eau et de l’assainissement

Le persifleur qui fait ses bons mots avec dédain, devrait tourner cent fois ses phrases au bout de son stylo et s’attacher à comprendre les documents de travail qu’on lui donne. Je sais c’est difficile, cela va vite et demande un peu de travail et de concentration. 

Je veux bien être taxée d’incompétence, mais je ne suis pas seule dans la course, la majorité sur le problème des budgets caracole largement en tête et je m’incline bien volontiers. 

Dans son communiqué André Yves Beck prétend que je fais une confusion entre les budgets de l’eau et de l’assainissement, tout en se prenant lui-même lamentablement les pieds dans le tapis : en aucun cas la station d’épuration n’est financée par le budget de l’eau, mais par celui de l’assainissement. La leçon est donc remise à plus tard.

Au sujet de cette station d’épuration, l’échéancier des travaux présenté en 2001 pour justifier l’augmentation de la taxe de l’assainissement n’est pas tenu. En 2002 et 2003, la station d’épuration disparaît des comptes primitifs.

On nous sert à son propos une version orangeoise de l’Arlésienne : on en parle, on en parle, on ne la voit jamais. Il est vrai que c’est un équipement essentiel pour la ville en matière de salubrité publique, mais que cela rapporte moins de voix que les pavés, qui eux ont le mérite de se voir.

Quant au Budget prévisionnel 2003 de l’eau il n’assure pas la continuité avec celui de 2002, ce qui le rend incompréhensible. Et c’est là-dessus qu’a buté Arnaud, le pétrifiant lorsque je lui ai demande de me fournir des détails.

Il reste incompréhensible qu’alors q’il y a d’importants reports de dépenses en investissement de l’année N-1 à l’année N, mais je n’ai pas eu d’explications.

Au cours de ce conseil municipal, J. Bompard laissait entendre, avec de graves sous-entendus " ….que les municipalités précédentes avaient toujours été extrêmement laxistes avec le délégataire précédent (la SADE) qui était installé à Orange depuis de nombreuses années….. "

D’où mon étonnement lorsque je constate que 1 année se passe entre la perception des taxes par le délégataire et la reversion à la ville. C’est un joli cadeau en terme de trésorerie que rien ne justifie. Pendant le même temps la ville contracte des emprunts pour faire face à ses investissements.

Quant au budget assainissement les choses sont plus claires : Le Maire a soutenu mordicus que l’augmentation de 73,5 % de la surtaxe de l’assainissement ne servirait qu’à l’investissement.

Les chiffres disent tout autre chose : Augmentation des recettes d’exploitation = 807 981Euro qui devraient aller à directement à l’investissement ; or le virement à la section d’investissement de ce budget est drastiquement réduit de 949 977 Euro

Dans le même temps le poste " pénalités et amendes " en vue de la future issue du procès SADE/VILLE est provisionné de 727 958 Euro supplémentaires pour la troisième année consécutive.

Le reste des recettes supplémentaires du budget de l’assainissement part dans les " charges à caractère général " et les " frais de personnels ", ce qui peut paraître étonnant puisque nous avons un délégataire.

Je ne démontre rien, je ne fais pas de conclusion hâtive, je lis simplement les chiffres que l’on me donne. Et ces chiffres disent clairement que l’augmentation de la surtaxe " assainissement " finance en priorité la future amende sanctionnant le procès SADE/VILLE que les contribuables et usagers orangeois vont bientôt devoir payer.

A ce jour les provisions entre budget de l’eau, de l’assainissement, et budget principal s’élève à la modique somme de 6M Euro, ce qui correspond à une année pleine d’investissement de la ville. 

 
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