Suites politiques de la décision des Verts du Pays d'Aix

Les Verts du Pays d'Aix, suspendus par leur direction


Vous avez dit Majorité présidentielle !

Analyse du processus qui a engendré la décision des Verts du Pays d'Aix ou l'histoire d'un triste anniversaire

En Mars 2008 nous fêterons, dans des circonstances troublées, un anniversaire : Il y a 20 ans le tout jeune Partit Occitan soutenait la candidature verte d'Yvon ROCHE dans le canton d'Aix-Centre.

L'année d'après, en 1989, nous présentions une liste composée d'écologistes et de régionalistes, menée par Yvon ROCHE et dans laquelle Annick DELHAYE avait pris place. Nous fûmes, après avoir fusionné avec la liste socialiste, conduite par Jean-François PICHERAL, élus, membres du groupe écologiste composé d'Yvon, Annick et moi.

Vous dire que la décision de signer avec les socialistes a été facile, serait faux, même si, notamment avec Annick, nous poussâmes pour cela. La Direction Nationale des Verts, menée par Antoine WAECHTER, était alors sur une ligne "Ni droite, Ni gauche". Le Partit Occitan, avait lui majoritairement et très majoritairement à Aix, le coeur à gauche.

Finalement, la droite aixoise, la plus bête de la plus bête du monde s'est, une fois de plus déchirée et la Direction Nationale des Verts a alors approuvé la signature de notre accord. L'élection de 1989 a été facilement acquise grâce à un épisode relaté par les médias du monde entier et qui est resté célèbre sous le nom de "coup de l'horloge". A minuit, devant la sous-préfecture d'Aix, cela a tourné au pugilat et la liste d'union de la droite n'a pas été déposée.

Si je vous parle de cette vraiment très petite histoire c'est parce que certains des colistiers actuels de François Xavier DE PERETTI étaient déjà partie prenante de ce qu'il convient d'appeler de sombres magouilles.

De 1989 à 1995 les choses ne furent pas simples pour le groupe écologiste à l'intérieur de la municipalité PICHERAL. Vous connaissez, la tentation hégémonique du PS. Disons que, cette dernière, alliée à notre manque d'expérience, nous a rendu les choses très difficiles.

Trop pour les Verts qui décidaient à mi-mandat de rendre leurs délégations. Je continuais pour ma part à assumer mes fonctions d'élu délégué à la culture provençale tout en restant critique sur de nombreux sujets et en conservant, naturellement, la liberté de vote qui avait été durement négociée.

En 1995, quand Yvon ROCHE a conduit une liste écologiste unitaire ( Génération Ecologie, Convergence Écologie Solidarité, Verts ) nous l'avons immédiatement rejoint. Nous savions de part les sondages qui nous avaient été communiqués, et parce qu'une liste PS dissidente, ( un peu comme aujourd'hui celle conduite par Michel PEZET et Jean-François PICHERAL, ce détail est important, j'y reviendrai ) menée par un individu qui ne mérite pas que son nom soit ici cité, grignotait notre électorat et que cette liste unitaire était perdante.

Alors que le petit Partit Occitan, qui bien plus que les Verts, a besoin de reconnaissance et donc d'élus, alors que les associations nous demandaient de rester à la Mairie pour continuer à les soutenir, alors que notre vision du régionalisme politique, basée sur le respect des langues et les cultures, la tolérance, la solidarité avec les autre régions, n'est pas partagée par tous les régionalistes et que le sectaro-nationalisme n'est jamais très loin, alors que le PS et le maire nous avaient réservé des places, nous avons rejoint la liste écologiste et l'avons fait, sans état d'âme, tant pour des questions de forme que de fond.

Pour le fond, nous avions régionalistes et écologistes, avec les socialistes, un très grand différent sur l'aménagement du territoire à propos du plateau de l'Arbois et de la gare TGV. Hélas, nous avons eu 100% raison. Quand on voit aujourd'hui, 12 ans après, la thrombose automobile et les nuisance qui en découlent, l'absence durable de lien TGV - TER, le mitage de la campagne, l'inquiétante réduction d'un poumon vert qui limite les zones Aix - Marseille et Vitrolles, on mesure combien notre combat, certes en partie perdu, était important

Pour la forme, Yvon ROCHE nous avait demandé d'être à ses côtés. Il nous a paru important de l'écouter. Et pourtant tout a été dit sur ce garçon, sur mon ami Yvon qui aujourd'hui n'est plus en politique mais qui s'occupe, avec succès, d'auto-partage. Il a été accusé de tous les maux ( vert-de- gris, incapable, inconstant ... ). Il n'aura pourtant jamais, lui, fidèle à ses amis et sensible à l'avis de ses partenaires, franchi le rubicond ! Notre liste a appelé à voter Jean-François PICHERAL qui a alors entamé son second mandat.

Bien sûr, sans la pression du groupe écologiste et en l'absence d'autres partenaires de gauche ( Jean-François PICHERAL a toujours refusé de s'allier avec le PCF ou la très active ultra gauche aixoise, arguant du fait que la sociologie électorale de la ville mènerait ce type d'union tout droit à l'échec. Cette question reste en débat et la liste à laquelle nous participons aujourd'hui va tout faire pour rendre fausse cette assertion ) la gestion socialiste est devenue, pour le moins, technocratique et a rompu le fil du dialogue avec les citoyens.

Aussi en 2001, malgré un accord avec les Verts et le Partit Occitan, Jean-François PICHERAL a été, certes en duel, battu. En 1995, avec la liste du front national, il avait gagné en triangulaire. Mais il n'a pas été battu par n'importe quelle droite et il ne s'en est pas suivi n'importe quelle opposition.

N'importe quelle droite. Alain JOISSAINS, mari de Maryse JOISSAINS qui au début des années 80 a inventé, en tant que maire d'Aix, les affaires, bien avant tout le monde, a raté de peu la porte des baumettes ( la prison de Luynes n'existait pas encore ! ).

Vous parler de cette période, les années 80, me fait me pencher dans des souvenirs douloureux. A cette époque, quand on était un opposant, on avait intérêt a avoir des qualités autant politiques qu'athlétiques. Combien de colleurs d'affiches passés à tabac, combien d'associations dissoutes, de centres sociaux fermés, de populations écartées. Les années 80 on été, à Aix, des années politiquement pourries ! Pourries par le couple JOISSAINS ! Maryse est devenue premier adjoint après les déboires d'Alain et a quasiment rendu fou le maire de la fin des années 80, Jean-Pierre DE PERETTI DELLA ROCCA, aujourd'hui décédé, ( qui n'est pas parent avec François Xavier DE PERETTI actuelle tête de liste des Verts du Pays d'Aix ).

Il faut vous dire qu'à la fin du mandat de Jean-Pierre DE PERETTI DELLA ROCCA on a vu l'adjoint aux finances ( un ami de madame JOISSAINS ) faire le budget et voter contre. Pour voter les conseilleurs municipaux passaient dans un isoloir !

Maryse JOISSAINS règne sans partage sur un clan et défend avec un acharnement, souvent hargneux, des intérêts plus que partisans. Elle balaye systématiquement et plus que rudement toute opinion, comme tout individu, qui se mettraient au travers de sa route.

Cela, ce bon François Xavier DE PERETTI ( qu'Arrina LATZ, élue verte, appelle affectueusement FX2P ) fils de Charles DE PERETTI, adjoint à la culture dans les années 80, ne pouvait pas, plus que tout autre, l'ignorer. Quand il fusionne sa liste avec elle en 2001, il sait très bien à qui il a à faire. Et même s'il rend sa délégation culture, ( au cours de laquelle il n'aura rien montré ) quelque mois plus tard, pour devenir un opposant, il ne fera oublier à personne qu'il a fait gagner Maryse JOISSAINS.

N'importe quelle opposition: C'est bien connu dans la défaite on ne construit rien de bon. Le PS s'est déchiré jusqu'à devenir parfois inaudible. La société civile qui n'a pas vocation à s'opposer n'a pas eu grande utilité. Le PRG a lui fait un travail correct d'opposant. Les Verts, eux aussi, ont connu des difficultés puisque de trois membres ils sont passés à deux.

Malgré tout dans cette opposition deux figures se sont détachées François Xavier DE PERETTI et Cyril DI MEO. Assurément cela les a rapproché. Mais, comme nous l'avons écrit dans un communiqué "La seule logique d'opposition, même sincère et combative, mais dont on peut légitimement se demander si elle sera partagée par toutes les parties prenantes de la liste François Xavier De Peretti - nous ignorions alors, que les personnes visées ex-adjoints de JOISSAINS, messieurs GENZANA et SALORD s'afficheraient en tant que majorité présidentielle -, ne saurait suffire à fonder une ligne politique et une dynamique propres à véritablement tourner la page des années Joissains."

Au POC nous avons tout fait pour que les Verts du Pays d'Aix, montent, avec notre soutien, une liste autonome. Nous avions, sur la forme comme sur le fond, toutes les raisons de le faire.

Sur le fond : Quand on est face, en pays d'AIX, à ce que nous appelons, nous autre régionalistes, le monstre ITER, qui pose au niveau énergétique, aménagement du territoire, choix démocratique ... des questions auxquelles, seules les tendances politiques que nous représentons, peuvent apporter des réponses satisfaisantes, on n'a pas le droit d'hésiter.

Sur la forme : Cyril DI MEO, personnalité reconnue pour ses qualités d'opposant, qui s'était affiché en 4 x 3, sur les panneaux publicitaires, avait tous les atouts pour mener cette démarche.

Seulement voilà elle a été jugée, par les Verts du Pays d'Aix, perdante, la liste PEZET-PICHERAL, ayant réduit l'espace politique.

Seulement voilà, la voix des régionalistes qui avaient, depuis longtemps, compris que les relations Verts - PS ( et je ne suis pas persuadé que tous les torts soient chez les Verts ) à Aix rendraient tout accord très compliqué et qui voulaient une liste autonome, la voix des régionalistes qui avaient des réserves sur la nature de l'opposition d'un DE PERETTI, fruit d'une droite aixoise plus que peu glorieuse, et une franche hostilité lorsqu'ils ont constaté la composition de la liste DE PERETTI (  Il y aura aussi sur cette liste des aixois qui ont fait bien plus de mal encore à cette ville  ), cette voix n'a été ni écoutée, ni entendue.

Nous constatons aujourd'hui les dégâts : La force des convictions, qui a toujours été l'apanage des mouvements écologistes et régionalistes, n'a pas résisté longtemps à la volonté de participer à une démarche jugée gagnante et d'avoir le plus d'élus possibles, n'a pas résisté aux ambitions personnelles comme aux calculs politiciens.

Le Partit Occitan, qui ne peut à lui tout seul faire une liste autonome, en a tiré les conséquence. Il a finalisé un accord avec la liste, de la gauche (PS, PCF, PRG, UMS ) menée par Alexandre MEDVEDOWSKY. Cet accord est public et vous pouvez le consulter sur ce site. Vous y retrouverez, naturellement, beaucoup de thèmes liés à l'environnement et au développement durable.

Aujourd'hui, nous n'ignorons pas que nos responsabilités, vis à vis de l'éco-citoyenneté et de la donne écologiste sont grandes. Nous ferons tout pour faire gagner, les idées que, les régionalistes et les Verts ont toujours défendues.

Nous savons être face à une liste JOISSAINS qui a confisqué la ville au profit des plus aisés, face à une liste DE PERETTI, dont la disparité et le manque de cohérence politique, allié au fait que François Xavier DE PERETTI, n'a aucune expérience de gestion et de responsabilité, pourrait produire, pour la ville et la Communauté du Pays d'Aix, un résultat totalement paralysant, et nous mesurons combien notre engagement doit être fort et notre action sans faille.

Sur la liste DE PERETTI, comme sur l'analyse et la participation des Verts du Pays d'AIX, j'ajouterais que faire battre Maryse Joissains ne suffit pas ! Encore faut-il vouloir changer de politique. Nous ne pensons pas que des élus UMP, qui constituent un pôle non négligeable de la liste choisie par les Verts aixois, qui pendant 7 ans ont tout voté et négocient, en sous main, un soutien larvé de Jean-Claude GAUDIN, ( qui n'a jamais aimé, celle qu'il appelle la dame d'Aix, ) opéreront ce changement de cap.

Nous ne pensons pas non plus que ce changement serait soutenu par Mr DE PERETTI, libéral de nature et quelque peu otage de cet encombrant soutien.

Le POC a le coeur à gauche, il fera tout pour faire, in fine, et cette fois dès le premier tour, gagner son camp même s'il regrette l'absence des Verts comme celle de Michel PEZET, Jean François PICHERAL ou d'autres élus du PRG.

La liste MEDVEDOWSKY, même si elle est cohérente et unie, porte encore les stigmates du combat d'une gauche et d'un PS aixois, tiraillés entre le OUI et le NON. Le POC est la seule formation de la liste à avoir porté ouvertement et unanimement le OUI. Le choix des Verts du Pays d'AIX, partisans du OUI, de rejoindre DE PERETTI n'est sans doute pas, non plus, étranger à cet autre épisode douloureux.

Cependant, nous voulons rappeler que notre OUI n'avait rien à voir avec celui du MODEM, qui du reste n'a pas fait à l'époque, campagne. Il prenait en compte, des valeurs sociales et démocratiques, pour une fois, affichées au niveau européen. Il n'était, en aucun manière, une caution au tout puissant marché libéral.

Il ne pouvait, en cela, annoncer des alliances, avec le MODEM et, encore moins, avec la Majorité Présidentielle, alliances qui n'ont, bien sûr, aucun sens politique

Alors, c'est vraie, la gauche unie avec Alexandre MEDVEDOWSY, aura à prouver qu'elle sait dépasser ses querelles et se donner la chance d'écrire une nouvelle page de l'histoire de cette cité basée sur des valeurs différentes et, loin des tactiques, avant tout une réconciliation de tous les citoyens avec leur ville.

Politiquement, nous ne pouvons pas comprendre pourquoi, dès lors que le choix d'une liste autonome, totalement justifié idéologiquement lorsqu'on est membre des Verts ou du POC n'est pas arrêté, les Verts du Pays d'Aix ne sont pas avec nous dans ce combat là.


Hervé GUERRERA
Partit Occitan


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