Aix pour Tous, le bon choix : Une analyse de la campagne

Au cours de cette campagne nous avons dû affronter beaucoup de critiques et, de fait, tourner le dos à beaucoup d'amis.

Veuillez nous permettre, tout d'abord, de vous expliquer les choix qui ont motivé le positionnement du Partit Occitan. Ils ont été de trois ordres :

Une liste clairement engagée à gauche :

Il nous a semblé fondamental, surtout dans une grande ville, de nous opposer clairement à la politique de Nicolas Sarkozy. Même si les enjeux sont locaux, il paraissait  strictement impossible de voir nos couleurs associées à celles et ceux qui revendiquent ouvertement leur appartenance à l'UMP. Quand nous écrivons ces lignes nous pensons au drame des mal logés, des SDF, des sans-papiers. Nous avons en mémoire les régressions sociales des franchises et autre déremboursement. Nous sommes solidaires des intermittents et des gens de culture qui voient leur subvention diminuer de 60%. Nous ne supportons plus l'hypermédiatisation d'un président mégalomane et outrancier que nous vivons comme un nième avatar d'un centralisme étatique exacerbé qui refuse, une fois de plus, d'inclure les énergies économiques et culturelles des territoires au sein de la république.

Une liste qui respecte les identités politiques de ses partenaires :

Clairement il y avait deux listes qui revendiquaient une filiation avec la gauche. Si "Aix pour Tous" affichait clairement ses couleurs, "Aix à Venir" faisait un choix différent en tournant le dos aux étiquettes des partis politiques. Si nous avons toujours fait montre de respect auprès des femmes et des hommes qui affirmaient cette dernière stratégie, nous avons clairement pointé les limites d'un tel exercice. Cette stratégie nous semblait être de nature à faire oublier l'histoire sociale et les combats autour des droits pour se syndiquer, adhérer à une formation politique, participer à une association. Et sur notre terre de Provence, où l'agora et le forum ont structuré la vie publique, qui a vu élire avec Clovis Hugues le premier député socialiste de France, ces droits prennent un relief tout particulier.Ce positionnement risquant de renforcer l'individualisme Sarkozien galopant, pendant social de l'ultra libéralisme économique, nous avons  délibérément choisi de ne pas le retenir. Enfin il reste très important de prouver que la gauche rassemblée peut être ouverte à des personnes de la société civile. C'est la voie dans laquelle se sont engagés Alexandre Medvedowsky et la liste "Aix pour Tous".

Une liste qui puisse tisser des partenariats constructifs avec les majorités départementale et régionale :

Dans la construction de notre programme le concept de partenariat occupe une place centrale. Nous savons que nous aurons à travailler avec nos voisins immédiats des autres communautés, et notamment Marseille, mais aussi à bâtir une relation nouvelle avec les conseils général et régional. Qui d'autres "qu'Aix Pour Tous", soutenu par les majorités de gauche de ces institutions, était mieux placé pour le faire? Quelle majorité de gestion autre que la nôtre pourrait revendiquer une filiation aussi forte avec les exécutifs de ces deux collectivités territoriales?
Il n'aura échappé à personne que les régionalistes souhaitent, dans le cadre de services publics rénovés et d'une citoyenneté redynamisée par la proximité régionale, plus de pouvoir au local en général et aux régions en particulier. Nous prônons également un rapprochement fort entre les régions occitanes du midi qui outre la langue d'OC partage bien des choses : patrimoine architectural et culturel , sociétés du vivre dehors et vivre ensemble, similitude de l'organisation agricole, structuration des PME ... Comment faire avancer au mieux nos propositions d'Occitanie, macro région européenne, sinon en coopérant avec les élus en place au sein des institutions régionales?

Au premier tour on choisit, au second tour on élimine :

Nous avons, au soir du 09 Mars, déjà remporté une importante première victoire de nature idéologique et politique.

Les électeurs sont venus apporter une réponse claire à ceux qui ont voulu, incarner le changement en prétendant mélanger la droite et la gauche écologiste. Nous avions fait savoir aux responsables des Verts du Pays d'Aix d'alors que nous n'étions pas favorables, pour des raisons de cohérence politique, à un rapprochement avec le MODEM. Eu égard à la nature de la liste menée par De Peretti, considérant que la majorité présidentielle était partie prenante de cette surprenante aventure politique qui sera, et c'est heureux, sans lendemain, nous avons  alorsclairement indiqué notre très franche hostilité à une démarche que nous jugions opportuniste et dangereuse. Du reste les électeurs ne s'y sont pas trompés. Le seul fait de battre Maryse Joissains ne suffisait pas à construire un ciment politique. Ce curieux attelage avait des airs de "remake de la liste Joissains 2001 après fusion, et confusion". Sa crédibilité a fait long feu et l'avenir politique des "embarqués" est aujourd'hui plus qu'incertain.

Les électeurs avaient aussi le choix entre deux types de gauche. Ils ont clairement entériné la nature du rassemblement mené par Alexandre Medvedowsky et c'est là une très grande satisfaction. Si un travail commun entre la gauche et le MODEM, est envisageable, gageons que Marseille nous en apporte la preuve, il n'est  souhaité, à priori, que par une partie très minoritaire de l'électorat de gauche, ce qui nous semble être une bonne chose. Il est important dans notre époque de perte de repères que la gauche s'assume en tant que telle et se méfie d'alliances qui pourraient la faire diverger de son socle de valeurs.

Deux électeurs sur trois sont venus sanctionner le bilan de la municipalité actuelle. Alors qu'on a vu, nous restons dans une élection locale, nombre de bons maires, de droite ou de gauche, soit être élus dès le premier tour, soit être très bien positionnés, Maryse Joissains n'aura rassemblé, sur son nom, qu'un tiers de l'électorat aixois. Ce seul fait montre combien il était important de dénoncer son bilan calamiteux. Combien nous avons eu raison de nous opposer, dans la dignité et le respect des personnes, à la politique menée depuis 7 ans.

Le 16 Mars arrive, l'heure du choix final a maintenant sonné. Il nous revient de tourner définitivement, comme l'attendent deux aixois sur trois, la page des années Joissains. Aix-en-Provence, la ville que nous aimons, mérite certainement autre chose : Un premier magistrat de la trempe d'Alexandre Medvedowsky à la tête d'une autre équipe celle "d'Aix pour Tous" !

Pour le Partit Occitan
Hervé GUERRERA

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