Conformément à l’annonce du 1er Ministre, un
débat aura lieu le 7 mai à l’Assemblée
nationale au sujet des langues
« régionales ». La
fédération « Régions et peuples
solidaires » appelle l’ensemble des
députés à intervenir dans ce débat en
faveur de la mise en place d’un dispositif législatif et
constitutionnel permettant la protection juridique des langues de
France.
Lorsque l’article 2 de la Constitution a été
modifié en 1992 pour y ajouter que « la langue de la
République est le français », le Garde des
Sceaux avait certifié aux parlementaires que cette
précision était uniquement destinée à
lutter contre les risques d’hégémonie de
l’anglais et qu’elle ne nuirait en rien aux langues
régionales. Dans son avis du 24 septembre 1996, le Conseil
d’Etat a pourtant conclu à
l’impossibilité de ratifier la « Charte
européenne des langues régionales ou
minoritaires » du fait de son incompatibilité avec
l’article 2.
Les parlementaires français ont ainsi la responsabilité
de corriger cette injustice à plusieurs titres :
-
permettre à la France de se mettre en conformité avec les
conventions européennes et internationales en matière de
droits culturels.
-
répondre favorablement aux aspirations des citoyens qui
souhaitent préserver leurs langues et cultures qui appartiennent
au patrimoine de l’humanité.
-
faire cesser la contradiction de l’Etat français qui se
proclame « Patrie des droits de l’homme »
tout en niant les droits culturels élémentaires des
minorités présentes sur son territoire.
La liberté de préserver sa culture,
l’égalité des langues et la fraternité entre
les communautés sont des préceptes qui permettraient
à la France d’assumer son statut de « Patrie
des droits de l’homme » et d’assurer
« l’unité dans le respect des
diversités ». La diversité culturelle est un
richesse, seule sa négation constitue un danger.
Philippe Sour, chargé de communication R&PS.
Régions et Peuples
Solidaires, fédération de partis politiques des
régions historiques du territoire français, réunit
le Partit Occitan, l’Union Démocratique Bretonne
(Bretagne), le Partitu di a Nazione Corsa (Corse), Convergence
Démocratique de Catalogne et Esquerra Republicana de Catalunya
(Catalogne), le Parti Nationaliste Basque et Eusko Alkartasuna (Pays
Basque), le Mouvement Région Savoie et l’Union du
Peuple Alsacien. Abertzaleen Batasuna (Pays Basque) et Fer’s
Elsass (Alsace) ont le statut d’observateurs.