Les
technocrates ont de la suite dans les idées. La gare TGV d'Aix-en
Provence, située sur le plateau de l'Arbois, posait une volonté claire
: Aller le plus droit possible d'Aix à Nice en évitant Marseille
et Toulon. Logiquement le Préfet de Michel SAPPIN a donc expliqué sa
préférence pour un trajet qui ne descendrait pas jusqu'à Marseille.
Jean-Claude
GAUDIN qui s'était jusque là opposé à un tracé qui ignorerait Marseille
semble maintenant, dans une nouvelle volte face, se rallier à ce
projet. Et ce pour une question de budget : le « tout droit »
économiserait 1,7 milliards et occasionnerait un gain de temps sur le
trajet Paris-Nice de quelques 23 minutes. Mais enfin si on rebaptise «
Aix-en-Provence TGV » en « Aix-Marseille-Provence TGV » cela lui
suffirait. Heureusement que le ridicule ne tue pas!
On assiste au grand retour de tout ce qui est détestable dans le choix du TGV :
- Trouer
des pays pour relier au plus vite des métropoles. Déjà les maires de
Trets et Fuveau ont fait part, tant il est vrai que seul le tracé au
Sud d'Aix serait pérennisé, de leur inquiétude. La vallée de
l'Arc, la plaine de Brignoles et nombre de terres agricoles varoises de
qualité sont menacées par un tel projet. Est-ce que les élus trouveront
dans l'opposition à ce chantier la même cohérence que nous avons eu
dans les années 90 en protégeant le Pays d'Aix et la Sainte Victoire?
Rien de moins sûr quand on lit les déclarations de Madame Joissains
d'ores et déjà favorable au projet.
- Parsemer
le parcours de gare aéroport non maillées avec le réseau secondaire
comme le sont aujourd'hui les gares TGV d'Aix ou d'Avignon. Les
conséquences sont multiples sur-saturation automobile, urbanisme
environnant non maîtrisé, augmentation de la pollution atmosphérique,
surcoût pour les consommateurs, abandon des lignes secondaires. Pour
exemple, certains projets qui parlaient de relier Aix à Marseille
par une boucle et de faire rouler les RTR sur la ligne TGV n'en sont
toujours pas, 15 ans après, au stade de l'étude.
- N'avoir
Paris que pour seule référence en oubliant Toulon, Marseille et le
reste de l'Europe. Nous allons plus vite de Marseille à Paris qu'à
Briançon. Pour aller à Milan, les Provençaux devront passer par Lyon.
Où est la cohérence humaine de tels choix? Aller
plus vite du Nord vers la côte d'Azur c'est permettre à des populations
toujours plus aisées de s'installer dans ce pays. C'est renforcer la
vocation de « bronze-culs» et de maison de retraites luxueuse de la
Provence. C'est éclater un peu plus une région qu'on ne reconnaît plus
que comme « PACA » en oubliant des populations et des territoires.
Parce
que le service public est oublié, parce que ces choix sont guidés par
le marché immobilier, parce que les conséquences écologiques et
économiques au regard des populations déjà défavorisées de Toulon ou
Marseille seront immenses, nous sommes clairement opposés au tracé que
s'apprête à confirmer le gouvernement.
Nous serons aux côtés des
populations et des défenseurs de l'environnement pour dire non à un
projet néfaste pour la Provence et ses habitants actuels.
Pour Région Provence
Fédération Provençale du Partit Occitan
Le Président, Hervé GUERRERA