FELCO FEDERATION DES ENSEIGNANTS DE LANGUE ET LITTERATURE D'OC |
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Appel
solennel aux élus des régions de langue occitane.
en
Provence-Alpes-Côte d’Azur, Languedoc-Roussillon, Midi Pyrénées, Aquitaine,
Limousin, Auvergne, Rhône Alpes, Poitou-Charentes, Centre.
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L’occitan, appelé aussi langue
d’oc, est la deuxième langue de France après le français.
C’est une des grandes
langues de civilisation de l’Europe, qui s’est affirmée dès le moyen-âge et à
travers plusieurs renaissances littéraires et culturelles. Malgré son
importance culturelle et la pratique orale de la langue par la population des
Pays d’Oc, l’école n’a longtemps fait aucune place à l’occitan. Cet état de choses a commencé de changer avec
la Loi Deixonne de 1951 : très progressivement l’occitan a été introduit dans
le système éducatif. Un élément clef de cette présence est le CAPES d’occitan-
langue d’oc ouvert pour la première fois en 1992. Pour la première fois des professeurs du
secondaire sont recrutés spécifiquement sur la base de leur compétence en
occitan et pour enseigner l’occitan. C’est à la fois symbole et le vecteur
indispensable de la présence de l’occitan tant dans les collèges où ils
enseignent que dans les Universités et les IUFM où ils sont formés.
Le niveau de recrutement
de ce CAPES est très modeste : il n’a jamais atteint les 20 postes proposés
alors que l’espace occitan compte plus de trente départements. Parmi les
langues de France l’occitan est la langue la plus mal dotée en nombre de
postes, celle dont le taux de couverture par établissement est le plus infime.
Le nombre de postes offert
au concours de CAPES pour 2004 vient d’être publié. Pour l’occitan la baisse
est catastrophique : 4 postes lui sont réservés sur les 6640 postes mis au
concours de CAPES (contre 13 en 2003 et 17 en 2002). Étant donné le nombre
infime des postes de langue régionales dans l’ensemble des postes offerts au
concours du CAPES (0,45 avant la
réduction, 0,27% après), cette baisse,
ne peut pas se justifier économiquement : c’est une brimade idéologique.
La transmission de la
langue et de la culture occitanes est très gravement menacée : en l’excluant de
fait de l’enseignement, faute de professeurs formés à l’enseigner, on accroît
cette menace et on manifeste un mépris pour la langue et à travers elle pour le
Pays d’Oc. C’est une injustice insupportable pour tous les Occitans, les
habitant des Pays d’Oc, quelle que soit la Région où ils se trouvent, qui ont
toujours exprimé leur attachement à leur langue dans le respect de la
démocratie, de la République et de ses institutions.
La Nation compte-t-elle
abdiquer sa mission historique de préserver le « patrimoine linguistique
national » dont l’occitan, est une dimension importante, avec le français et
avec les autres langues de France.
Pour cela, nous, signataires
de cet appel solennel, demandons à tous les élus des pays d’oc, à titre de
mesure de sauvegarde d’urgence d’obtenir du ministère de l’Éducation Nationale
que le recrutement des enseignants d’occitan dans le secondaire ne soit pas
réduit cette année au chiffre dérisoire qui est annoncé mais retrouve à tout le
moins son niveau antérieur (entre 15 et 20 postes). Nous leur demandons aussi,
à plus long terme d’œuvrer à garantir le statut de l’occitan et les moyens mis
au service de son développement.