LGV- Des tracés en pointillés… ou la démocratie bafouée

L’exercice de la citoyenneté ? Un art difficile…


M. Boulan, maire de Chateauneuf-le-Rouge, se félicite sur le site de sa commune : « que la LGV ne passera pas par sa commune ». Il s’estime « récompensé  par tout le travail et des efforts déployés pour faire valoir notre opposition au tracé de la LGV par la Haute vallée de l’Arc ». Et de conclure : « le tracé de la LGV participant à la constitution de l’axe méditerranéen Barcelone- Marseille- Gènes, passe par les métropoles… ».
Vous apprécierez le sentiment de solidarité exprimé dans ces lignes. M. Boulan parlera sans doute et sans hésitation du devoir de citoyenneté que l’élu doit à ses électeurs concitoyens…

Le faux suspense continue.

Cette déclaration « solidaire » tient aux « nuances » exprimées par MM Estrosi et Falco sur les tracés pour lesquels ils seraient favorables :

- Le « tracé Nord » (Centre Var) partirait de Aix- Nord et Sud-, vers Brignoles, Le Luc, le Muy.
- Le « tracé Métropoles » est remis à l’ordre du jour. Aix, Marseille, Aubagne, Toulon, La Garde, Cuers, Le Muy/Les Arcs. (Les trois derniers seraient les gares souhaitées).Il a la préférence de H. Falco.
- M. Estrosi  préfère le tracé « Métropoles (dit)  alternatif », sans Toulon, qui passe par Marseille, Signes, La Roquebrussanne, Brignoles.
- Quant aux responsables de la Région (MM Vauzelle/Coppola-PS/PC), ils sont pour que ça passe ou que²ça casse. Au nom d’une sempiternelle rentabilité  escomptée, quel qu’en soit le coût…

Comme pas hasard, les partisans de la LGV-PACA, toutes tendances confondues,  se retrouvent également dans le camp des nucléocrates…Des gens qui sont favorables au « développement durable »…

« Diviser pour régner », les petites manœuvres de la classe politique.

M.Cousquer, le « Médiateur » auprès de la LGV-PACA, peut se féliciter de son travail de division des élus provençaux. En recevant séparément les maires des communes limitrophes des deux tracés « supposés », il confirme que l’Etat n’a jamais renoncé à passer en force. En refusant de mettre en place les conditions d’une véritable démocratie de proximité (référendum d’initiative populaire qu’il pourrait aussi initier), il a choisi le traditionnel « diviser pour régner » et l’ère du soupçon. Il a choisi de tenir compte des « souhaits » pressants des élus des grandes villes. Il a choisi en dernier ressort… que la décision finale soit prise par N.Sarkosi.

« Un TER à grande vitesse »

La candidate tête de liste du Sud-Est d’ Europe Ecologie, Michèle Rivasi, vient de se déclarer (La Provence, 2/6/2009) « favorable à un TER grande vitesse entre Marseille, Toulon et Nice – et pas à la LGV telle qu’elle est proposée- pour favoriser les déplacements de ce bassin de vie ». Elle précise qu’elle est « favorable à la bonne vitesse pour développer le déplacement d’un plus grand nombre d’usagers plutôt que de favoriser un petit nombre d’habitants pour se rendre plus rapidement à Paris ».

Les enjeux de cette LGV-PACA sont de plus en plus visibles : pseudo rentabilité de la SNCF, technologies choisies en refusant toute autre réalisation expérimentée,  renforcement de l’axe Paris-Nice plutôt qu’un véritable axe Sud/Sud.

Les Provençaux apprécieront.

Ils peuvent surtout émettre leur point de vue en allant voter pour les listes qui se prononcent contre la LGV-PACA. Mais il y en a peu. Qu’ils fassent le bon choix !


30/06/2009