Ces députés qui soutiennnent une démarche de Balkanisation de la langue. Nos réponses !

13ème législature 
Question N° : 22674 de M. Vauzelle Michel (Socialiste, radical, citoyen et divers gauche - Bouches-du-Rhône) QE
Ministère interrogé : Culture et communication
Ministère attributaire : Culture et communication
Question publiée au JO le : 13/05/2008 page : 3919
Rubrique :  culture
Tête d'analyse : langues et cultures régionales
Analyse : défense. perspectives
Texte de la QUESTION : M. Michel Vauzelle interroge Mme la ministre de la culture et de la communication sur la volonté du Gouvernement de traduire dans le droit français la Charte européenne des langues régionales, comme de nombreuses informations concordantes le suggèrent actuellement.

Une telle reconnaissance supposerait une modification de notre Constitution, qui, en vertu de son article 2, reconnaît le français « langue de la République ». Il lui demande donc quelles sont les modalités envisagées par le Gouvernement pour concrétiser cette reconnaissance des langues régionales, et quel serait leur éventuel calendrier de mise en oeuvre. Par ailleurs, parmi les différentes langues régionales reconnues par l'Union européenne, figure l'occitan. Toutefois, cette langue régionale se caractérise elle-même par une grande diversité, dans son expression orale aussi bien qu'écrite. Le provençal, codifié par Frédéric Mistral, prix Nobel de littérature en 1904, est l'une d'entre elles. Son berceau se situe en pays d'Arles, mais son rayonnement s'étend dans toute la Provence. Le provençal dispose de caractéristiques propres qui le distinguent fortement de l'occitan. À ce titre, il mériterait d'être reconnu à part entière parmi les langues régionales. Il l'interroge donc sur la volonté du Gouvernement de reconnaître le provençal mistralien parmi les langues régionales.


La réponse de Région Provence
 Gargas, le 15 juin 2008


Monsieur Michel VAUZELLE,


Nous venons de prendre connaissance de la question N°22674 publiée au JO le 13/5/2008, que vous avez posé à Mme la Ministre de la Culture et de la Communication.
Si nous partageons pleinement les préoccupations que vous avancez dans la première partie de votre question, les arguments que vous développez ensuite, concernant la révision de la terminologie officielle de la Langue d’Oc/Occitan nous semble beaucoup moins claires.

En effet, vous signalez que « cette langue régionale (l’occitan) se caractérise elle-même par une grande diversité, dans son expression orale aussi bien qu'écrite », affirmation avec laquelle nous sommes entièrement d’accord. Vous signalez ensuite que « Le provençal, codifié par Frédéric Mistral,  prix Nobel de littérature en 1904, est l'une d'entre elles » affirmation avec laquelle nous sommes toujours entièrement d’accord. Frédéric MISTRAL, prix Nobel de littérature, n’a-t-il pas précisé lui-même que son dictionnaire, le «Tresor dóu Felibrige» était un « dictionnaire provençal - français embrassant tous les dialectes de la langue d’oc ». Mais quand vous affirmez qu’en raison de cette diversité, le provençal « mériterait d'être  reconnu à part entière parmi les langues régionales », nous ne comprenons plus du tout votre raisonnement.

La forme pluri - dialectale de la langue d’Oc n’est pas une découverte. Les linguistes, depuis Mistral, retiennent la diversité des formes de la Langue occitane. Le Provençal en fait partie à part entière. Cette évidence est reconnue par le Félibrige, héritier direct du maître de Maillane, ainsi que par l’Institut d’Etudes Occitanes (créé en 1945 et reconnu d’utilité publique).

Nous tenons à rappeler que la dénomination  « CAPES d’Occitan/Langue d’Oc » est toujours  retenue dans les textes de lois et circulaires du Ministère de l’Education nationale relatifs aux langues de France et que toute prise en compte d’une telle demande va à l’encontre du dispositif législatif actuel.

Au moment où les langues de France sont sur le point d’être reconnues dans l’article 1 de la Constitution, ces interpellations intempestives nous paraissent dépassées. Elles manifestent  un esprit de révision  de l’histoire de la langue d’Oc et s’inscrivent en faux contre l’esprit d’ouverture dont l’ensemble de la classe politique semble faire preuve sur cette question.

Nous vous demandons, Monsieur le député, de bien vouloir tenir compte de l’avis des Associations de défense et de promotion de la Langue d’Oc, majoritaires sur cette question, et de bien vouloir faire respecter l’actuelle législation qui prend en compte l’unité de la Langue d’Oc dans le respect de sa diversité.

Nous vous prions d’agréer, Monsieur le Député l’expression de nos sentiments distingués et dévoués.

Pour le Président de Région-Provence, le secrétaire Gilbert BRAWANSKI


La réponse  de l'IEO-CREO Provença
IEO-CREO Provença
Ostau de Provença. 8bis av J Ferry.
 13100 Aix-en-Provence.
 Tel : 04 42 59 43 96  / ieopaca@ieo-oc.org

Le 11 juin 2008

A M M Vauzelle
Président du Conseil Régional
Provence-Alpes-Côte d'Azur

Monsieur le Président,

Pour la première fois dans l’histoire de notre pays, la reconnaissance des langues régionales est en passe d’être inscrite, dans l’article I de notre constitution.

Pour la première fois, lors du débat du 7 mai à l’Assemblée Nationale, cette question a été débattue de manière transversale, droite et gauche unissant leur voix.

Devons-nous, en Provence, être la pomme de discorde alors que dans l’ensemble du Pays d’oc il n’existe qu’une seule langue que l’on nomme occitan-langue d’oc, ce qui  correspond d’ailleurs à l’intitulé du CAPES. C'est aussi sous cette appellation qu'elle est internationalement   reconnue.

En Provence, nous nous réclamons tous de ce que Mistral a fait pour cette langue que nous défendons et pour lui, il n’y a jamais eu la moindre ambiguïté quant à son appellation.

Tous ses écrits font référence à «nosto rebello lengo d’o», «à la lengo dóu miéjour» et dans le "Tresor dóu Félibrige", il définit parfaitement ce que sont les différents dialectes de la langue d’oc.

Alors, Monsieur le Président, comment peut-on à la fois se recommander de Frédéric Mistral et vouloir la ‘balkaniser’.

Plus qu’une incohérence, il y a là une faute qui ne peut que nous affaiblir aux yeux des centralistes et des jacobins pour qui la reconnaissance des langues régionales risque de remettre en question l’unité de la République.

Je veux croire, monsieur le Président, que votre attachement à notre langue et à notre culture communes, ne sera pas facteur de division.

Je vous prie d’agréer, monsieur le Président, l’assurance de mes sentiments les plus respectueux.
Le Président de l'IEO-CREO Provence
Pierre Bréchet



Aix-en-Provence
La réponse d'Hervé GUERRERA à Michel VAUZELLE
Aix-en-Provence, le 18 juin 2008

M Michel Vauzelle
Député des Bouches-du-RhôneMonsieur le Député,

La reconnaissance des langues régionales, en passe d’être inscrite dans l’article I de notre constitution, marque un tournant dans l’histoire de France.

Le 7 mai a consacré, par un vote historique et unanime de l’Assemblée Nationale, la réparation d’un oubli et ouvert, pour celles et ceux qui sont attachés à ce patrimoine, un formidable espoir.

Mais ce premier pas, qui nous réjouit, pose aussi question. La langue d’Oc, parlée en Provence-Alpes Côte d’Azur sous plusieurs formes dialectales, (maritime, rhodanien, alpin…) est présente dans l’ensemble du midi occitan ou du Sud de la Loire, ainsi que dans plusieurs vallées italiennes et le Val d’Aran.

Cette langue, une dans la diversité de ses parlers, a été admirablement chantée et collectée par notre grand prix Nobel de littérature, Frédéric Mistral. Tous ses écrits font référence à «nosto rebello lengo d’o», «à la lengo dóu miéjour» et dans le "Tresor dóu Félibrige", il définit parfaitement ce que sont les différents dialectes de la langue d’Oc. C’est pour cette entité linguistique qu’il réclamait la reconnaissance. C’est d’ailleurs sur l’ensemble du Pays d’Oc qu’il va fonder le Felibrige.

Partant de ce constat, fidèle à cette pensée, comment pourrions nous accepter la dénomination, culturellement révisionniste, des « langues d’Oc » ? Allons-nous disperser l’œuvre Mistralienne en demandant aujourd’hui la reconnaissance du seul Provençal et pourquoi pas ensuite du Provençal, maritime, voire du parler aixois qui présente naturellement ses propres spécificités?

Non, il n’existe qu’une seule langue que l’on nomme occitan-langue d’Oc, ce qui  correspond d’ailleurs à l’intitulé du CAPES. C'est aussi sous cette appellation qu'elle est internationalement reconnue.
       
Monsieur le député, je vous lance un appel : C’est à un niveau global qu’il nous faut conquérir pour notre langue d’Oc, droit de cité dans les media, l’enseignement, la vie publique... Il en va de l’avenir même de cette langue, de ce patrimoine que nous ne pouvons pas laisser « balkaniser ».

Je veux croire qu’au nom de notre attachement commun à la culture provençale, vous saurez, avec toutes celles et ceux qui aiment et parlent vraiment cette langue, répondre à ce signal.

Je vous prie d’agréer, monsieur le Député, l’assurance de mes sentiments les plus cordiaux.


Hervé GUERRERA
Conseiller Municipal d’Aix-en-Provence
Conseiller communautaire

Aix-en-Provence

La réponse d'Hervé GUERRERA à Christian KERT
Aix-en-Provence, le 18 juin 2008

M Christian KERT
Député des Bouches-du-Rhône

Monsieur le Député,

La reconnaissance des langues régionales, en passe, en dépit de « l'aléa sénatorial », d’être inscrite dans l’article I de notre constitution, marque un tournant dans l’histoire de France.

Le 7 mai a consacré, par un vote historique et quasi unanime de l’Assemblée Nationale, la réparation d’un oubli et ouvert, pour celles et ceux qui sont attachés à ce patrimoine, un formidable espoir.


Mais ce premier pas, qui nous réjouit, pose aussi question. Dans votre courrier du 28 Mai 2008 vous indiquez « qu'il nous appartient au cœur des langues d'Oc de défendre les variétés dialectales de Provence de Languedoc. ». Si je vous adresse tous mes remerciements pour cette lettre, si je ne doute pas de votre conviction de réussir à réaliser, in fine, cette inscription dans la constitution, je souhaiterais que vous me permettiez, Monsieur le Député, d'attirer votre attention sur un fait linguistique indiscutable.

La langue d’Oc, parlée en Provence-Alpes Côte d’Azur sous plusieurs formes dialectales, (maritime, rhodanien, alpin…) est présente dans l’ensemble du midi occitan ou du Sud de la Loire, ainsi que dans plusieurs vallées italiennes et le Val d’Aran.

Cette langue, une dans la diversité de ses parlers, a été admirablement chantée et collectée par notre grand prix Nobel de littérature, Frédéric Mistral. Tous ses écrits font référence à «nosto rebello lengo d’o», «à la lengo dóu miéjour» et dans le "Tresor dóu Félibrige", son grand dictionnaire, il définit parfaitement ce que sont les différents dialectes de la langue d’Oc. C’est pour cette entité linguistique qu’il réclamait la reconnaissance. C’est d’ailleurs sur l’ensemble du Pays d’Oc qu’il va fonder le Felibrige.

Partant de ce constat, fidèle à cette pensée, comment pourrions nous accepter la dénomination, culturellement révisionniste, des « langues d’Oc » ? Allons-nous disperser l’œuvre Mistralienne en demandant aujourd’hui la reconnaissance du seul Provençal et pourquoi pas ensuite du Provençal, maritime, voire du parler aixois qui présente naturellement ses propres spécificités?

Non, il n’existe qu’une seule langue que l’on nomme occitan-langue d’Oc, ce qui  correspond d’ailleurs à l’intitulé du CAPES. C'est aussi sous cette appellation qu'elle est internationalement reconnue.

Monsieur le Député, je vous lance un appel : C’est à un niveau global qu’il nous faut conquérir pour notre langue d’Oc, droit de cité dans les media, l’enseignement, la vie publique... Il en va de l’avenir même de cette langue, de ce patrimoine que nous ne pouvons pas laisser « balkaniser ».

Je veux croire qu’au nom de notre attachement commun à la culture provençale, vous saurez, avec toutes celles et ceux qui aiment et parlent vraiment cette langue, répondre à ce signal.
Je vous prie d’agréer, monsieur le Député, l’assurance de mes sentiments les plus cordiaux.
Hervé GUERRERA
Conseiller Municipal d’Aix-en-Provence
Conseiller communautaire


et de l'enseignement de la langue.

13ème législature 
Question N° : 24178 de Mme Marland-Militello Muriel (Union pour un Mouvement Populaire - Alpes-Maritimes) QE
Ministère interrogé : Éducation nationale
Ministère attributaire : Éducation nationale
Question publiée au JO le : 03/06/2008 page : 4587
Rubrique :  enseignement
Tête d'analyse : programmes
Analyse : langues régionales. occitan
Texte de la QUESTION : Mme Muriel Marland-Militello interroge M. le ministre de l'éducation nationale sur l'enseignement des langues régionales. Le Gouvernement a récemment organisé un débat sur les langues régionales, initiative qui a été largement saluée. Pour promouvoir les langues régionales, l'accent doit être mis sur leur enseignement. Il importe donc que tous les élèves qui le souhaitent puissent étudier la langue régionale de leur territoire dans les meilleures conditions possibles. Aussi aimerait-elle savoir s'il entend créer l'agrégation de langues d'oc, ce qui serait un signe de reconnaissance fort de ces langues qui participent de l'identité et de la culture régionales et qui suscitent l'intérêt d'un nombre croissant d'élèves. 


La réponse de Région Provence

Nous venons de prendre connaissance de la énième demande de révision de la terminologie officielle de la Langue d’Oc/Occitan faite par le « Collectif provençal ».

Nous tenons à rappeler que la dénomination  « CAPES d’Occitan/Langue d’Oc » est toujours  retenue dans les textes de lois et circulaires du Ministère de la Culture relatifs aux langues de France et que toute prise en compte d’une telle demande va à l’encontre du dispositif législatif actuel.

La forme pluri dialectale de la langue d’Oc n’est pas une découverte soudaine de ce Collectif. Les linguistes, depuis Mistral, retiennent la diversité des formes de la Langue occitane. Le Provençal en fait partie à part entière. Cette évidence est reconnue par le Félibrige, héritier direct du maître de Maillane, ainsi que par l’Institut d’Etudes Occitanes (créé en 1945 et reconnu d’utilité publique).

Au moment où les langues de France sont sur le point d’être reconnues dans l’article 1 de la Constitution, ces interpellations intempestives nous paraissent dépassées. Elles manifestent  un esprit de révision  de l’histoire de la langue d’Oc et s’inscrivent en faux contre l’esprit d’ouverture dont l’ensemble de la classe politique semble faire preuve sur cette question.

Nous vous demandons de bien vouloir tenir compte de l’avis des Associations de défense et de promotion de la Langue d’Oc, majoritaires sur cette question, et de bien vouloir faire respecter l’actuelle législation qui prend en compte l’unité de la Langue d’Oc dans le respect de sa diversité.